www.industrieweb.fr
Rockwell Automation News

Entretien Rockwell Automation et Nvidia : passer de l'automatisation à l'autonomie pour davantage de simplicité

Lors du salon Automation Fair 2024, Blake Moret, président et CEO de Rockwell Automation, et Rev Lebaredian, vice-président du pôle Omniverse et responsable des technologies de simulation chez NVIDIA, se sont entretenus à propos de la manière dont la simplification nait de la complexité.

  www.rockwellautomation.com
Entretien Rockwell Automation et Nvidia : passer de l'automatisation à l'autonomie pour davantage de simplicité
De gauche à droite : Blake Moret (président et CEO de Rockwell Automation) et Rev Lebaredian (vice-président du pôle Omniverse et responsable des technologies de simulation chez NVIDIA).

La vitesse à laquelle la technologie évolue est quelque peu déconcertante et nous devons tous redoubler d’efforts pour suivre la cadence. Pourtant, même si cela ne nous saute pas forcément aux yeux, ces progrès rapides contribuent en fait à simplifier de façon significative des technologies hautement complexes.

« Ce que nous vivons actuellement avec l’intelligence artificielle peut sembler déroutant, mais c’est en fait très simple », explique Rev Lebaredian. « Il y a un peu plus d’une dizaine d’années, l’IA et l’apprentissage automatique ont introduit la capacité de gérer des problèmes informatiques qu’il nous était jusqu’alors impossible de résoudre — je pense à des domaines tels que la classification des images ou la vision par ordinateur que nous n’étions pas parvenus à développer de manière concrète. Aujourd’hui, l’utilisation de logiciels d’IA capables d’écrire des algorithmes en les nourrissant simplement d’exemples de ce que nous attendons permet de créer sans grande difficulté ces systèmes avancés. »

Blake Moret ajoute que Rockwell Automation se concentre sur l’IA en raison de ses possibilités de simplification. « La plupart des utilisations auxquelles nous appliquons l’IA ont pour objectif de simplifier le processus de conception des systèmes dans le but de les mettre en service à l’aide de simulations, ainsi que de les exploiter et de les entretenir de manière prédictive. Je me souviens d’anciens cas d’usage liés à la vision par ordinateur et pour lesquels il était tout simplement trop difficile de coder en dur les systèmes de classement et de tri, ou de rechercher des imperfections sur une surface métallique. L’IA nous offre la possibilité d’appliquer des données provenant de capteurs sophistiqués à grande vitesse sur une ligne ou dans un équipement. »

Autre exemple de la simplification que l’IA apporte aux industriels, l’utilisation de copilotes d’intelligence artificielle permet à un opérateur ou à un ingénieur de programmer un système de commande Logix en langage naturel, note Blake Moret.

« On nous demande souvent s’il s’agit d’une fonctionnalité à venir », précise le dirigeant de Rockwell. « Absolument pas, elle existe déjà et permettra aux utilisateurs de ne pas se soucier de la complexité syntaxique de la logique d’échelle s’ils préfèrent programmer en langage naturel. »

Simuler pour éviter le gaspillage de ressources
Rev Lebaredian explique pourquoi NVIDIA « croit profondément au pouvoir de la simulation » : NVIDIA utilise la simulation pour tester ses circuits intégrés avant de les fabriquer. Les ingénieurs ont ainsi la certitude qu’ils fonctionneront parfaitement lorsqu’ils seront fondus dans le silicium.

« Avant d’envoyer le fichier d’un circuit intégré en vue de sa fabrication, nous avons simulé toutes les configurations possibles et émulé l’exécution des applications qu’il embarque. Nous sommes ainsi certains qu’il fonctionnera parfaitement une fois fabriqué », explique-t-il.

Les dirigeants de NVIDIA ont la conviction que cette approche est nécessaire pour tout ce qui est fabriqué dans le monde réel, notamment lorsque la complexité augmente avec l’intégration de technologies.

« La simulation représente le seul moyen d’optimiser les délais de mise sur le marché sans gaspiller de matériaux ni d’énergie », poursuit Rev Lebaredian. « Avec la plateforme Omniverse, nous imaginons des moyens de réaliser des simulations à grande échelle et de les intégrer dans des technologies comme le logiciel de jumeau numérique Emulate3D de Rockwell Automation. En effet, une telle possibilité est primordiale pour suivre la prochaine vague de la révolution de l’automatisation industrielle au cours de laquelle l’intelligence sera ajoutée à des systèmes complexes. »

Blake Moret explique comment les simulations pilotées par l’IA permettent de mettre en œuvre des applications complexes : « Prenez l’exemple d’une ligne d’embouteillage. Il est impossible que des personnes représentant chaque équipement — dépalettiseurs, convoyeurs, étiqueteuses et autres nettoyeurs de bouteilles — et chaque fournisseur soient présentes sur site en même temps dans le cadre d’un processus de mise en service standard. C’est pourquoi les entreprises commencent à se rendre compte que la possibilité de procéder à une mise en service à distance en utilisant les jumeaux numériques de chaque équipement et en les regroupant dans la plateforme Omniverse apporte une réelle valeur ajoutée et que c’est une réelle nécessité.

Importance de l’expertise du domaine
Ces multiples avancées font partie de l’évolution de l’automatisation vers l’autonomie, explique Rev Lebaredian. « Les tâches d’automatisation sont actuellement assurées par un ensemble fixe de systèmes coordonnés de manière explicite. Prochainement, ces systèmes incorporeront des composants autonomes capables de s’adapter au monde qui les entoure. »

Si les ressources de calcul nécessaires existent déjà, l’expertise du domaine qui doit alimenter le système d’IA chargé de piloter ces systèmes autonomes est indispensable à leur viabilité. C’est pourquoi les connaissances acquises par la main-d’œuvre industrielle demeurent capitales.

« Lorsqu’on me demande ce qu’il faut étudier à l’université, j’ai l’habitude de répondre l’informatique, poursuit Rev Lebaredian. « Ce qui compte le plus aujourd’hui, c’est l’expertise d’un domaine. C’est pourquoi je préconise d’étudier la physique, la science des matériaux, les produits pharmaceutiques ou la médecine. Nous aurons toujours besoin d’informaticiens, mais la connaissance d’un domaine apporte une valeur ajoutée supérieure à la programmation d’un système informatique dont l’IA se chargera. »

Compte tenu de ces avancées, le responsable du pôle Omniverse et de la simulation chez NVIDIA est convaincu que les fabricants devraient prendre du recul et imaginer leur entreprise et leurs produits comme si n’importe quel membre de l’entreprise pouvait être un programmeur.

« C’est pourquoi il est important de constituer une équipe qui affiche une solide expertise du domaine. Les pièces ne s’emboîtent pas toutes seules et pour remplir ce type de tâche, il est indispensable de pouvoir compter sur la bonne équipe, en interne comme à l’extérieur », conclut Blake Moret.

www.rockwellautomation.com

 

  Demander plus d’information…

LinkedIn
Pinterest

Rejoignez nos 155 000 followers (pour IMP)