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Airbus prend ses aises à Mirabel

Des cadres d’Airbus s’apprêtent à déménager au Québec pour prendre les commandes de la C Series et donner une dernière chance au programme d’avions créé par Bombardier.

Airbus prend ses aises à Mirabel

«Il y a une très forte compatibilité culturelle entre les deux entreprises», a soutenu hier Philippe Balducchi, qui deviendra sous peu le PDG de la C Series.

Il occupe actuellement le poste de chef de la performance chez Airbus Avions commerciaux.

Dans l’équipe de M. Balducchi, on comptera deux cadres qui travaillent pour l’instant sur l’A380, l’avion géant d’Airbus que plusieurs dans l’industrie considèrent comme un échec commercial. Il s’agit de Florent Massou, qui deviendra chef du programme C Series, et de David Dufrenois, qui s’occupera des ventes.

Québécois délogés

Le Québécois Rob Dewar, qui menait la C Series depuis plusieurs années, est relégué au poste de «chef du soutien à la clientèle et de l’ingénierie».

Des 12 personnes qui dirigeront la C Series, six proviendront donc de Bombardier et six d’Airbus. De ces derniers, quatre ou cinq s’installeront au Québec et délogeront des cadres de Bombardier.

Chez Airbus, pas moins de 200 personnes travaillent depuis des semaines à l’intégration de la C Series, mais seule une minorité d’entre eux déménageront ici.

Un effort à faire

Philippe Balducchi a réitéré la stratégie d’Airbus pour faire de la C Series un succès: accroître les ventes, améliorer les processus de production et forcer les fournisseurs à réduire leurs prix.

Bombardier, qui continuera à produire l’aile, le poste de pilotage et le fuselage arrière de la C Series, «participe à ces efforts-là», a assuré M. Balducchi.

Le nouveau patron de la C Series n’a pas voulu s’avancer quand on lui a demandé s’il allait demander des concessions aux syndiqués de l’usine de Mirabel. «On n’en est pas là», a-t-il lancé.

En Alabama?

En revanche, Philippe Balducchi a suscité des inquiétudes en affirmant que la future chaîne de montage non syndiquée qu’Airbus compte établir en Alabama n’allait pas nécessairement être confinée au marché américain, comme l’avionneur l’avait indiqué précédemment.

«On ne va pas s’attacher les mains derrière le dos», a-t-il lâché.

Le dirigeant est par ailleurs resté muet sur les sommes qu’Airbus entendait investir dans la C Series, sur l’échéancier pour en arriver à la rentabilité et sur le moment où de nouvelles commandes pourraient être annoncées.

On s’attend à ce que la transaction donnant à Airbus le contrôle de la C Series pour 0 $ soit officiellement conclue d’ici la fin du mois.

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