"Délocaliser", "relocaliser" ou tout simplement… "localiser" ?

Après une vague importante de "délocalisations" au cours des décennies passées, la "relocalisation" des activités industrielles est de plus en plus fréquente. Mais alors… que s’est-il passé ?

Délocalisation ! Vous en souvenez-vous ? La première vague de délocalisation industrielle d’Europe vers la Chine, c’était entre 1965 et 1970 (pour commencer à servir un marché à peine naissant)… 20 à 25 ans plus tard, beaucoup d’usines fermaient en occident, au profit de création en Europe Centrale et Europe de l’Est (après la chute du mur de Berlin, les pays de l’ex-URSS se sortaient de la misère en devenant les sous-traitants de l’Allemagne pour commencer)…

Dans les années 90, des études nord-américaines prévoyaient le déplacement vers l’Inde de plus de 3 millions de postes de cols-blancs (dont plus de 500 000 informaticiens)… Au début des années 2000, quittant une pauvreté extrême, la Chine devenait "l’usine du monde"… Dans les années 2010, le Brésil développait son marché intérieur et attirait des usines…

Coût du travail… main d’œuvre… compétences… coût de l’immobilier industriel… avantages juridiques et fiscaux… proximité des matières premières… marché émergeant… Les motivations ont été diverses. L’équation multivariable n’a jamais été simple et basique. Mais quoiqu’il en soit, l’impact sur les unités de production industrielle a toujours été important. Et l’histoire ne s’est pas arrêtée.

Relocalisation ! Depuis quelques années, l’industrie vit un retour en arrière. Pour les uns, les usines reviennent. Pour d’autres les usines s’en vont.

Réduction des coûts et délais de transport… nouvelles taxes sur les importations… emplois… coordination entre les équipes (conception-production-commercialisation)… amélioration de la qualité… protection contre l'espionnage… maintien des compétences… empreinte carbone… demande des premiers clients… nouvelles contraintes douanières…

Ici encore, une équation multivariable ni simple ni basique. Mais une fois que la décision est prise, on intègre le fait qu’en 10, 20 ou 30 ans, les métiers ont évolué. Les savoir-faire ont changé. Les techniques et méthodes de production se sont transformées.

En réalité, ce changement est en train de devenir un formidable accélérateur pour l’essor des concepts de l’usine digitale. Un champ d’application en vrai grandeur pour de nouvelles technologies, de nouveaux matériaux, équipements, logiciels. Toutes ces nouveautés qui font et feront l’usine 4.0 (vous les retrouvez chaque jour nos colonnes).

Localisation. En fait, l’usine se rapproche du client pour limiter les coûts. Main d’œuvre bon marché ou numérisation poussée de l’usine ? En réalité, le mode de production s’adapte au marché dans lequel se trouve l’usine. En quelques sortes, on "localise" la manière de fabriquer !

Bonne lecture ! www.mepax.com

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