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COVID-19. Et maintenant, on fait… comment ?
Edito de Bruno Forgue.
Invisibles.
Ils sont invisibles à l’œil nu. Mais les microbes sont partout où il y a de la vie.
Ils sont tellement petits, tellement variés, tellement nombreux que – finalement – nous vivons dans leur monde. Nous évoluons en permanence dans une population quasi-infinie de familles toutes plus nombreuses les unes que les autres de micro-organismes, bactéries et virus. Tous moins visibles les uns que les autres.
Dans leur immense majorité, ces familles de microbes sont inoffensives et/ou indispensables au bon fonctionnement des macro-organismes que sont les plantes, animaux (domestiques ou non) et humains. Mais parfois, une souche dangereuse, soudainement en surnombre, est capable de dégâts aussi importants qu’imprévus. COVID-19 a eu et aura des conséquences jusque-là sans équivalent dans l’histoire de l’économie et de l’industrie.
Repenser la protection des personnes sur les chaînes de production ! Quelques-uns d’entre nous auront été touchés personnellement. Tout le monde aura été impacté dans son quotidien. Dès le début de la crise sanitaire, les usines ont dû organiser la protection des salariés. S’en sont suivi des baisses de production, voire des fermetures temporaires de sites. Ensuite, les difficultés d’approvisionnement, les reports de commandes, voire leurs annulations, ont provoqué des changements souvent profonds dans l’organisation des ateliers et des usines. Changements nécessaires. Indispensables. Mais pour combien de temps ?
Enrayer la propagation incontrôlable du virus ! Les villes/régions/pays/continents se sont confinés plus ou moins longtemps. Il faut parfois recommencer. Mais les gouvernants s’efforcent de limiter la déroute des économies. Ils sont plus ou moins créatifs, suivant les pays. Pour une très grande majorité des TPE et PME, l’idéal serait de pouvoir renforcer le haut de bilan (son capital, ce dont elle dispose en propre) tandis que les solutions mises en place par les gouvernements agissent d’abord sur le bas de bilan (augmentation de sa dette par des prêts – à taux nul ou quasi-nul). C’est un énorme soulagement dans l’immédiat. Efficace dans l’immédiat… Dilemme : Il faudra bien pouvoir créer de la valeur pour savoir rembourser tout ça !
En parallèle, de nombreux pays (en Europe tout au moins) allègent les taxes, et financent le chômage partiel. Avantages considérables : les entreprises ne perdent pas les compétences et les salariés ne se retrouvent pas sans ressources. Un énorme soulagement dans l’immédiat. Une solution vertueuse dans l’immédiat… Dilemme : Elle produit de la dette pour les états !
Cela dit, dans le même temps, les opinions publiques – les plus jeunes d’entre nous en particulier – demandent des changements profonds du fonctionnement du monde.
Enrayer la crise économique ? Pour les responsables industriels, la situation est complexe. Ne noircissons pas trop le tableau ici – les émissions TV en prime-time et les réseaux sociaux s’en chargent déjà. Mais en bref, pour aller plus loin, les dirigeants des entreprises doivent et vont devoir ajuster leurs stratégies. Chercher des marchés encore peu développés pour renaître autrement après la crise. Avec beaucoup de réactivité (savoir tester et valider la stratégie), de souplesse et d’agilité.
En attendant, dans l’immédiat, il faut vivre (survivre ?) et poursuivre avec ce que l’on sait faire et produire aujourd’hui.
Alors, dans l’urgence, on fait comment ? A la fin du 19ème siècle, Louis Pasteur démontrait aux chirurgiens et accoucheurs que se laver les mains et ébouillanter suffisamment longtemps leurs ustensiles entre chaque intervention, stoppait nette la propagation de maladies incomprises jusque-là. On commençait à comprendre comment les microbes malins propageaient leurs dommages. Aujourd’hui, on ne connait toujours pas grand-chose sur COVID-19, mais on sait comment limiter, et même éviter sa propagation. Gel hydroalcoolique… masques… gants… visières transparentes… installation de cloisonnements en plexiglass… désinfection des outils, postes de travail, portes, lieux de passage… distanciation physique… étalement des horaires d’arrivée et de départ sur les grands sites industriels… etc.
Nos industriels s’adaptent. Dès l’entrée sur les sites de production, de nouvelles habitudes ont été et sont encore à prendre. De nombreuses procédures opératoires ont été et sont encore révisées et adaptées. Des procédures, des protocoles, des méthodes de travail ont changé et vont encore changer. Ici et là dans les bureaux, les ateliers, les usines, de nouvelles tâches, de nouvelles fonctions, de nouveaux postes ont été et sont à définir.
Par ailleurs, le phénomène de relocalisation est accéléré par cette pandémie qui n’épargne aucun pays. Alors, au cœur des outils de production industriels, de nouvelles idées abondent. Il faut relocaliser, reconstruire, rééquiper les machines, les ateliers de production. Ainsi, unités de contrôles, réseaux de terrain, capteurs, actionneurs, robots, machines, systèmes de vision (voir notre dossier page XXX), systèmes de contrôle en ligne, retrouvent et vont retrouver leur place dans nos usines. Autrement.